Bébé Koala
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 L'aspect psychologique du portage

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Natacha
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Natacha


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MessageSujet: L'aspect psychologique du portage   L'aspect psychologique du portage EmptyJeu 26 Fév - 17:28

L'aspect psychologique du portage

De nombreux psychiatres et psychologues se sont penchés sur le portage.

Marcel Jousse, anthropologue français né en 1886, découvre que chez les Amérindiens la mémoire est liée à l'utilisation du corps. Ils se balancent, chantent et font des gestes expressifs. En réalité, ils mémorisent avec leur corps. M. Jousse va enseigner cette anthropologie du geste (titre de son livre), et découvrir par ses observations que les balancements sont une des lois anthropologiques de la transmission orale.

Selon lui, dès la naissance, nous recevons les mouvements des choses dans nos mécanismes récepteurs (ouïe, goût, odorat, vue, toucher) et nous les rejouons. Par exemple, le balancement du corps sera rejoué dans le balancement du langage, notamment dans les joutes oratoires. La marche est un balancement. Pour pouvoir marcher intellectuellement il est important de marcher physiquement ; les deux sont liés.

Une femme qui porte son bébé sur son dos lui fait sentir le balancement latéral et le balancement avant/arrière. Les bercements des bébés se font dans les deux directions. Le chant qui les accompagne baigne le bébé dans cette oralité liée au corps. La psychophonie de Marie-Louise Aucher a intégré ces découvertes de Jousse dans le chant prénatal.

D'après Bion, un analyste, la sensation de décramponnement plongerait le bébé dans une terreur sans nom. Les petits mammifères s'agrippent aux poils de leur mère pour trouver sécurité physique et psychique. La disparition de la fourrure sur le corps humain rend aléatoire la tentative d'agrippement chez le bébé.

Pour qu'il puisse développer sa sécurité intérieure, il est donc important qu'il découvre son intégrité physique et sa cohésion psychique. Le bébé a besoin de sentir qu'il a une peau qui l'entoure et le contient, ce qui lui permettra de comprendre qu'il peut contenir ses pensées. Le portage participe à cette découverte comme la voix de sa mère, son odeur, le mamelon, c'est à dire tout objet qui peut servir d'utérus psychique.

Le portage donne au bébé une sensation de cohésion, de solidité du lien.

Si le petit ne parvient pas à construire sa sécurité intérieure, devenu adulte il pourra souffrir de confusion d'identité, ne saura pas qui il est. Les « borderline » (patients souffrant d'état limite) ont éprouvé des alternances contradictoires, précoces et répétées de cramponnements excessifs et de décramponnements brusques et imprévisibles qui leur ont fait violence sur les plans corporels et psychiques.

Pour Greenacre (1960) les états changeants de tension et de relaxation constituent une sorte de noyau de la conscience diffuse du corps. Ces sensations sont fournies par les contradictions lors de la naissance et par le portage en corps à corps. Le corps chaud de la maman contribue aussi à développer le sentiment d'unicité du bébé.

Ferenzi, élève de Freud, insiste sur la nécessité d'atténuer le choc de l'adaptation au monde extra-utérin en fournissant au bébé des conditions qui le rapprochent de la vie intra-utérine : bercement, chaleur, contenance.

Winnicot, pédiatre et analyste, insiste sur le rôle de la mère qui doit prendre en charge les soins physiques et psycho-affectifs de son bébé. Pour que le psychisme du bébé puisse se développer, il faut que la relation corporelle soit aussi une relation affective. Pour Winnicot la préoccupation maternelle primaire est ce qui pousse la maman à se préoccuper du bien-être de son bébé et à deviner ce dont il a besoin. Cet état psychique se prépare durant la grossesse par le développement d'une sensibilité exacerbée qui lui sera précieuse pour comprendre son bébé.

Quand la maman peut s'investir avec tendresse dans la façon dont elle porte (holding), soigne (handling) son bébé et lui présente les objets (object presenting), celui-ci ressent des sensations agréables au niveau de sa peau dans un cadre sécurisant. Il peut alors développer une sécurité intérieure comme l'exprime Franz Veldman en haptonomie.

Didier Anzieu a développé le concept du « moi-peau » qui permet au bébé de découvrir qui il est au travers de l'expérience de la surface du corps. Ses fonctions sont : la contenance, la limite entre le dehors et le dedans, la communication et les échanges avec l'environnement.

« L'amour fait preuve d'intelligence quand il contribue à construire chez l'enfant, chez l'ami, chez la compagne ou le compagnon, une enveloppe souple et ferme qui le délimite et l'unifie... Une peau vivante pour ses pensées... Et si la pensée était autant une affaire de peau que de cerveau ? ». Les bébés esquimaux sont portés sur le dos de leur mère. L'enfant et sa mère se parlent par la peau. Le besoin de bouger de l'enfant est satisfait par les mouvements maternels. Sa mère va au devant de tous les besoins qu'elle devine tactilement. Il tire de ses expériences la sérénité ultérieure face à l'adversité et la capacité de vivre dans des conditions extrêmes.


Voir également l'article de Franz Renggli "Les bébés veulent être portés"
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